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Sorcellerie, Pouvoirs écrits & représentations
Textes réunis par Abel Kouvouama, Gisèle Prignitz et Hervé Maupeu - Presses Universitaires de Pau et des pays de l’Adour - 2018
A retrouver à la médiathèque du Muséum sous la côte C 7611
La sorcellerie est interdisciplinaire que ce soit par ses rapports à l’écrit, aux représentations artistiques, idéologiques et politiques et devient véritable objet d’étude dans le champ des sciences sociales et humaines.
Si la sorcellerie a longtemps était associée au monde rural et à l’oralité, depuis une trentaine d’année, ce n’est plus guère le cas. Que ce soit en Europe, en Afrique et en Amérique, les études sur la sorcellerie se sont multipliées dans les secteurs de la modernité des villes et sa diffusion par l’écrit s’est développée. Cette tendance changerait-elle la relation sorcellaire en permettant un élargissement de l’audience ? Comment la sorcellerie est-elle appréhendée par les arts ? Comment est-elle devenue un enjeu de pouvoir et de puissance en tant que mode d’actualisation des conflits réels et symboliques ?
Les travaux rassemblés dans cette étude sont le fruit d’un travail collectif issu du séminaire international organisé en 2009 et réalisé par des chercheurs et enseignants-chercheurs du Centre de Recherche et d’Étude des Pays de l’Afrique Orientale (CREPAO), du Centre de Recherches Poétiques et d’Histoire Littéraire et Linguistiques (CRPHLL), du Laboratoire « Identités, Territoire, Expressions, Mobilités » (ITEM), du Groupe de Recherche sur les Arts du Langage de Pau de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et du Réseau International des Acteurs émergents (RIAE) de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH) de Paris.
Ces travaux prennent en compte les dimensions historique, juridique, littéraire et politique dans l’étude de la sorcellerie avec une mise en résonance scientifique autour de trois axes structurants : les rapports entre histoire et sorcellerie, les liens entre littérature et sorcellerie et enfin les rapports entre politique et sorcellerie.
Ces contributions abordent la complexité de la question sorcellaire qui est à la fois de l’ordre des croyances, des représentations, du discours et des pratiques sociales et symboliques.
Quels regards, les sciences de la nature peuvent-elles porter sur cet objet de recherche paradoxal ?
Le musée des sorcières
Catherine Clément - Albin Michel, 2020
A retrouver à la médiathèque du Muséum sous la côte 656.700 CLE
Catherine Clément, romancière et philosophe, propose un essai et une réflexion sur l’histoire des sorcières en Europe du XVe au XXIe siècle. Elle dresse un portrait de celles qui ont connu la chasse aux sorcières, véritable crime contre l’humanité lancé par la diffusion du traité de démonologie, le Marteau des Sorcières, qui a profondément fixé le dogme chrétien.
Ce traité des deux inquisiteurs dominicains Institoris et Sprenger publié à Strasbourg en 1486, véhicule les idées misogynes selon lesquelles une femme qui pense seule pense mal, que son regard est une véritable substance qui diffuse du poison, que les déesses du paganisme sont très actives à l’intérieur de son corps… De gigantesques procès de sorcellerie menant à la torture et aux bûchers deviennent la défense de la foi catholique contre ses femmes qui infectent l’humanité.
Une véritable persécution renforcée par des missions judiciaires se répandent dans toute l’Europe au XVIIe siècle. Des femmes de pêcheurs du Labourd qui selon Pierre de Lancre, auteur du Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons en 1612, vont au sabbat et dansent la sarabande les cheveux détachés à des cas plus particuliers comme celui du modèle de toutes les possédées Nicole Obry, éprise de convulsions et de contorsions, sont autant d’exemples de dénonciation de femmes portant les fameuses marques du diable. Face à ce déchaînement, des exorcismes publics sont mis en place. Lors de ces cérémonies, la présence d’un médecin est souvent de rigueur pour affirmer que le démon n’a rien de diabolique... Le malaise des possessions démoniaques serait en réalité une maladie comme le démontrera au XIXe siècle le professeur Charcot, neurologue à la Pitié Salpêtrière, en parlant d’hystéromanie ou de grande hystérie.
Le XIXe siècle voit également la femme possédée se transformer en prophétesse visionnaire et de nombreuses visites de la Vierge se multiplient comme en témoignent l’apparition de la vierge miraculeuse à Catherine Labouré ou encore à Bernadette Soubirous… L’impure sorcière commence sa rédemption.
Qu’en est-il aujourd’hui de la survie des sorcières au XXIe siècle ? Guérisseuses, démonologues des temps modernes, issues de la tendance féministe ou encore partisanes de la Wicca (chamanisme, druidisme ou retour au paganisme celtique ou gréco-latin), ces sorcières des nouveaux temps, toujours hors cadre, semblent inestimables en termes de renouvellement des champs symboliques.